L’ascension du Mont Aorai, le troisième plus haut sommet de Tahiti, qui culmine à 2066m.
Il se trouve juste derrière le Pito Iti (2110m) et le Mont Orohena (2241m). J’aurai aimé faire ces deux derniers, mais l’ascension est encore plus technique, physique et l’occasion ne s’est pas vraiment présentée non plus.
Revenons-en à l’Aorai. La randonnée peut se faire à la journée avec une bonne condition physique et en partant tôt le matin. Cependant, plus l’heure passe et plus il est plus rare d’avoir le sommet dégager. Nous avons donc choisi de le faire en deux jours avec un bivouac au deuxième refuge. C’est pour moi la meilleure option, même si il faut porter un sac beaucoup plus lourd.
La randonnée se découpe en 3 étapes. La première du belvédère (ou de tout en bas) jusqu’au 1er refuge, une partie qui peut se faire en famille et qui est moyennement technique avec du dénivelé évidement 😊.
La deuxième entre le 1er et le 2ème refuge. Cette partie est beaucoup plus technique avec des passages vertigineux voir dangereux.
Et la dernière, du 2ème refuge jusqu’au sommet. Un beau dénivelé mais rien de bien technique. Mais ça peu s’avérer compliqué si vous avez le vertige mais bon la deuxième étape aura eu raison de vous bien avant.
De notre côté nous avions préparé l’idée de le faire, il fallait maintenant attendre un bon créneau météo (sans certitude évidement). Nous partons en début d’après-midi avec un temps correct mais des nuages de plus en plus présent.
La montée jusqu’au premier refuge avec le sac à dos bien lourd, a été plus rude que prévu pour moi. Je l’avais déjà fait 2/3 fois avant sans souci mais je reconnais que cette fois-ci j’ai subi ^^ Heureusement, les paysages et les copains servent à oublier partiellement.
Plus nous montons et plus le temps commence à se dégrader, bon nous savions que c’était prévisible en partant l’après-midi et nous avions misé sur le beau temps demain matin.
Nous arrivons non sans mal au 1er refuge, le temps de faire une petite pause sandwich avant de repartir.
La suite est effectivement plus technique avec des vrais chemins de crête et pas mal de passage de corde. Mais personnellement, c’est la partie que je préfère et les galères du début ont disparu donc tant mieux. Nous sommes très souvent dans les nuages alors nous ne profitons pas toujours du paysage à 100%, mais nous aurons le retour pour ça.
Pour bien garder le moral, il y a pas mal de passage ou on redescend (parfois beaucoup) pour évidemment mieux remonter mais cela permet de découvrir des paysages et une nature luxuriante.
Après une dernière grosse montée bien raide, nous arrivons vers 17h30 au deuxième refuge. Par chance, les nuages se sont bien décimés et les résistants sont plus bas que nous. Nous profitons donc d’un grand ciel bleu et d’un espoir de voir le sunset.
Après avoir posé les sacs, nous profitons de l’energie qu’il nous reste pour faire un petit bout de la dernière partie et prendre un peu de hauteur, avant de redescendre sur le plateau du 2ème refuge pour un apéro bien mérité, en attendant le sunset avec vue sur le Mont Orohena et le Pito Iti.
La vue n’est pas complétement dégagée mais assez pour nous offrir un spectacle de couleur (difficile d’avoir le même rendu en image).
L’heure du repas a sonné, nous descendons en contre bas pour rejoindre le deuxième refuge. Il fait froid, très froid, alors après avoir allumé un feu dans une barrique prévu à cet effet, nous lançons les hostilités avec un bon repas de montagnard : la fondue savoyarde (une des raisons du poids de nos sacs ^^).
Nous n’avons presque plus d’eau, heureusement nous avions prévu des pastilles purifiantes afin de pouvoir récupérer de l’eau dans les réserves d’eau de pluie (en priorité pour la faire bouillir).
Puis nous nous installons dans le refuge infesté de rat 😊 Ou il fait extrêmement froid, surtout que nous n’étions pas super équipés (pour pas parler de mon duvet avec la fermeture cassée).
Après une courte nuit et à moitié congelé, nous nous réveillons vers 4h du matin afin de finir l’ascension de nuit à la frontale. Le but est d’arriver en haut avant que le soleil se lève.
Le soleil arrive et nous l’attendons avec impatience car en haut il fait encore plus froid ^^
Et le spectacle commence, un temps parfaitement dégagé et des couleurs sublime. Nous voyons enfin le soleil pile au-dessus du Pito Iti.
J’en profite également pour envoyer le drone afin d’immortaliser le moment, même si la luminosité est encore un peu faible pour un rendu optimal. Mais assez pour se rendre compte de cette vue 360° que nous offre le mont Aorai.
Après quelques heures au sommet, le froid a eu raison de nous, nous entamons donc le retour vers le refuge, afin de gagner quelques degrés et de prendre notre petit déjeuner sur le plateau.
Le soleil est maintenant bien levé et visiblement nous avons choisi la bonne fenêtre météo.
Je profite une nouvelle fois d’être posé pour renvoyer le drone avec une meilleur luminosité. Et se rendre compte de la petite ascension entre le plateau du 2ème refuge et le sommet et immortalisé le vu totalement dégagé sur les trois plus hauts sommets de l’île.
Après avoir repris des forces et maintenant bien réchauffé, nous commençons le retour et par chance nous aurons le soleil jusqu’au bout.
Parfait pour admirer les paysages qu’on n’a pas forcément eu l’occasion de voir hier avec la masse nuageuse. Tout le trajet est un dépaysement à part entière. Cette nature luxuriante offrant un coup un panorama sur le cœur de l’île puis sur l’horizon avec Moorea, c’est spectaculaire.
Nous voilà arriver au restaurant : « au belvédère », ce qui marque la fin de celle incroyable randonnée et la possibilité d’avoir une belle récompense : une grosse pinte d’HOA (bière artisanale locale). Ce n’était pas de tout repos, mais c’était vraiment dingue à faire et c’est un incontournable pour qui en est capable (vous pouvez parfaitement prendre un guide d’ailleurs, mais surtout ne jamais partir seul !!).